Depuis la révolution industrielle, la Terre se réchauffe. Et ce réchauffement n’a rien d’anodin : il est rapide, global, et provoqué par l’activité humaine. C’est l’un des signes les plus clairs du dérèglement climatique.
+1,1 °C en moyenne… mais déjà +1,5 °C sur une année
Source : GIEC 2019 / Rapport spécial du GIEC sur le réchauffement planétaire de 1,5 °C
La température moyenne à la surface de la Terre a augmenté d’environ +1,1 °C depuis 1750, après près de 2 000 ans de stabilité. Ce chiffre tient compte des océans, qui se réchauffent plus lentement que les continents, ce qui atténue la moyenne globale.
Mais cette hausse s’accélère. En 2024, la température mondiale moyenne annuelle a atteint +1,55 °C au-dessus des niveaux préindustriels, selon le programme Copernicus et la NASA.
Cela ne signifie pas que la limite de +1,5 °C fixée par l’Accord de Paris est franchie de façon permanente (elle s’applique sur une moyenne pluriannuelle), mais cela montre à quel point nous en sommes proches.
Sur les continents, le réchauffement est encore plus marqué. À Paris, les relevés de la station Montsouris montrent une hausse de +2,3 °C depuis la fin du XIXᵉ siècle, avec une nette accélération ces dernières décennies. Et ce n’est pas un cas isolé : la température moyenne sur les terres émergées a augmenté d’environ 1,6 °C.
Un réchauffement inégal selon les régions
Le réchauffement ne touche pas toutes les zones de la planète de la même manière. Les pôles, par exemple, se réchauffent deux à trois fois plus vite que la moyenne mondiale. Les régions méditerranéennes, elles, sont déjà soumises à un climat plus sec et plus chaud.
Cette inégalité d’impact rend les populations et les écosystèmes plus vulnérables dans certaines régions, et complique les réponses à apporter.
À 5 °C près : une autre planète
Pour mieux mesurer ce que représente un changement de quelques degrés à l’échelle du globe, il suffit de regarder dans le rétroviseur. Il y a 20 000 ans, lors du dernier maximum glaciaire (période la plus froide du dernier âge glaciaire), la température moyenne mondiale était inférieure de 5 °C à celle d’aujourd’hui.
Résultat :
- Le niveau des mers était plus bas de 120 mètres,
- L’Europe du Nord était recouverte de glace,
- Et la Manche pouvait se traverser à pied.
Source : Wikipédia / Dernière période glaciaire
Les groupes humains ont dû se replier vers les côtes méditerranéennes, et les paysages étaient méconnaissables.
La rapidité du changement : le vrai problème
Dans l’histoire de la Terre, il y a toujours eu des périodes froides (glaciaires) et chaudes (interglaciaires). Mais ces cycles se déroulaient sur des milliers, voire des dizaines de milliers d’années. Aujourd’hui, la hausse de température est beaucoup plus rapide : +1,1 °C en un peu plus d’un siècle, avec un pic à +1,55 °C en 2024.
Ce n’est pas seulement la température finale qui compte, c’est la vitesse du changement. Les écosystèmes n’ont pas le temps de s’adapter. Les sociétés humaines non plus.
Et si on atteignait +5 °C ?
Certains scénarios extrêmes du GIEC montrent qu’en l’absence d’action climatique forte, la température mondiale pourrait grimper de plus de 4 °C d’ici la fin du siècle. Pas besoin d’aller jusqu’à 120 mètres de montée des eaux pour comprendre que les impacts seraient massifs :
- déstabilisation des cycles de l’eau,
- multiplication des événements extrêmes,
- perte de biodiversité,
- migrations forcées…
Source : BonPote 2023 / Les infographies du 6ᵉ rapport du GIEC
Bref, quelques degrés suffisent à transformer profondément notre monde.