« La science montre à présent avec 95 % de certitude que depuis le milieu du XXe siècle, l’activité humaine est la cause principale du réchauffement observé. »
GIEC, 5e rapport d’évaluation
Depuis la révolution industrielle, nos sociétés ont connu un développement fulgurant, porté par les avancées technologiques et l’explosion de l’accès à l’énergie. À la base de cette transformation : les énergies fossiles. Charbon, pétrole, gaz… Ces ressources ont permis d’alimenter les usines, de chauffer les bâtiments, de propulser nos moyens de transport : de la voiture individuelle aux cargos, en passant par les avions et les trains. Et aujourd’hui encore, notre système énergétique mondial reste largement structuré autour de ces sources d’énergie.
Qu’est-ce qu’une énergie fossile ?
Les énergies fossiles (ou combustibles fossiles) sont issues de la décomposition de matières organiques (plantes, micro-organismes, animaux) enfouies sous terre pendant des millions d’années. Sous l’effet de la pression et de la chaleur, elles se sont transformées en charbon, pétrole ou gaz naturel.
Ces ressources concentrent une grande quantité d’énergie dans un faible volume, se transportent facilement et sont relativement simples à exploiter grâce aux technologies modernes. C’est ce qui en a fait, historiquement, des piliers du développement industriel et économique.
Une dépendance massive
Aujourd’hui, près de 80 % de l’énergie consommée dans le monde provient encore des énergies fossiles (chiffres AIE, 2021) :
- 31 % pour le pétrole,
- 27 % pour le charbon,
- 23 % pour le gaz naturel.
Et cette consommation ne cesse de croître. En 2021, la demande énergétique mondiale a atteint 171 650 TWh, soit le double de celle de 1980. Cette trajectoire, en plus d’être incompatible avec les objectifs climatiques, rend nos économies vulnérables.
Climat : le cœur du problème
Pour exploiter l’énergie contenue dans ces combustibles, il faut les brûler. Cette combustion libère du dioxyde de carbone (CO₂), principal gaz à effet de serre responsable du réchauffement climatique. Chaque litre d’essence ou kilo de charbon brûlé ajoute du CO₂ dans l’atmosphère, accentuant l’effet de serre. Aujourd’hui, les énergies fossiles sont à l’origine de l’essentiel des émissions mondiales de CO₂.
Un modèle sous tension
Notre dépendance aux énergies fossiles expose aussi nos sociétés à des chocs économiques et géopolitiques. La pandémie de Covid-19 puis la guerre en Ukraine ont entraîné une flambée des prix de l’énergie. Entre 2021 et 2022, les coûts ont bondi de 18 % en moyenne.
Cette crise énergétique mondiale a révélé deux vulnérabilités majeures :
- des prix instables et souvent élevés,
- des risques sur la sécurité de l’approvisionnement.
Le pic pétrolier : une échéance qui se rapproche
Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la demande mondiale de pétrole pourrait atteindre un maximum avant 2030, plus tôt qu’anticipé. Du côté de l’offre, les nouvelles sont tout aussi préoccupantes : d’après le Shift Project, la production des pays fournisseurs de l’Union européenne pourrait baisser de 10 à 20 % d’ici 2035 par rapport à 2019.
En résumé, l’épuisement progressif des ressources fossiles n’est plus un risque lointain : c’est une contrainte qui s’impose de plus en plus vite.
Sortir des fossiles : un impératif climatique, économique et géopolitique
Réduire notre dépendance aux énergies fossiles n’est plus seulement une affaire de climat. C’est aussi une question d’anticipation, de résilience et de souveraineté énergétique.
Le système actuel est à bout de souffle.
Les alternatives existent.
Et le temps presse.